Robinsonnades

Récits croisés de naufragés dans de sales draps

DOI : 10.54390/modespratiques.356

p. 228-235

Plan

Texte

Rassasié, douillettement emmitouflé dans les plis voluptueux de sa garde-robe la plus secrète, préservé des agressions de la nature et du climat par l’isolation de son habitat, le téléspectateur de The Island, comme sans doute son ancêtre lecteur des aventures de Robinson Crusoé, s’offre une « sublime » expérience : sous ses yeux, les naufragés du confort moderne s’épuisent à en recréer les conditions.

À trente-deux ans, Vince, assistant de direction, a participé à la deuxième saison de l’émission de téléréalité The Island diffusée sur la chaîne de télévision M6 en 2016. Il nous a accordé une interview dans laquelle il décrit sa vie de Robinson sur une île déserte.

Jules, avant et après The Island. Transformation du corps et de l’unique maillot de bain emporté

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© Lilli Lacombe

Tongs et crocs trouvées sur la plage, parmi les déchets chariés par la mer et les tempêtes. Les paires asymétriques, réunies par couleur, parfont le look du naufragé moderne. The Island UK 2015.

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© Lilli Lacombe

Tongs et crocs trouvées sur la plage, parmi les déchets chariés par la mer et les tempêtes. Les paires asymétriques, réunies par couleur, parfont le look du naufragé moderne. The Island UK 2015.

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The Island : seul au mode « Une seule règle : survivre. Ils sont agent immobilier, coiffeur, ingénieur, retraité ou encore chef d'entreprise. Ils ont entre 24 et 71 ans… 15 hommes et 15 femmes ordinaires, qui ne se connaissent pas, dépourvus de toute notion de survie, se sont inscrits pour participer à une expérience inédite : tenter de survivre pendant un mois sur une île perdue au milieu du Pacifique, à 8 000 km de la France. Ils seront seuls au monde. Pendant 28 jours, ils essaieront de survivre par leurs propres moyens… »

© Lilli Lacombe

Dans ton quotidien la mode a-t-elle une certaine importance ?

Quand j’étais plus jeune oui, mais avec le temps je me suis calmé (sourire). Je fais évidemment toujours en sorte d’être bien habillé et présentable, mais je ne suis pas accro à la mode.

Qu’as-tu emporté sur cette île ?

Nous avions une liste de choses à emmener et on ne pouvait pas en prendre plus. La production a validé nos tenues et nous avons été fouillés avant de partir sur l’île. Comme je suis myope, j’ai eu l’autorisation de prendre une paire de lunettes de rechange au cas où. Voici la liste : un sac à dos, une chemise, un t-shirt, un pantalon, un maillot de bain, 2 boxers, 2 paires de chaussettes, un chapeau, un foulard, une paire de chaussures de marche, un anorak contre la pluie (un K-way).

As-tu trouvé des vêtements ou des accessoires sur cette île ?

Je n’ai pas trouvé de vêtements mais on a trouvé un peigne, un reste de gel douche, des brosses à dents usagées, des tongs… Il y avait un peu de tout. Je ne me suis servi de rien sauf des sandales.

Quel est le vêtement idéal pour vivre sur une île déserte ?

Pour vivre sur une île déserte il faut des vêtements qui tiennent chaud le soir et qui protègent des moustiques.

Laviez-vous vos vêtements ?

On lavait nos vêtements tous les matins dans la mer puis on les faisait sécher dans la matinée. Quand les vêtements s’abimaient on devait faire avec, car on n’avait pas de rechange. C’est pour ça que l’un d’entre nous garde son maillot de bain tout abîmé jusqu’à la fin de l’aventure.

Dans ce retour à la vie sauvage, quelle place pour l’hygiène ?

Nous n’avions pas de quoi nous laver, et pour tout le reste, on essayait de faire avec les moyens du bord. Tous les matins on allait se baigner dans la mer, c’était notre douche matinale. Pour les dents, Mike Horn nous avait conseillé de prendre du charbon pour remplacer le dentifrice mais je n’ai pas essayé. Les téléspectateurs ont pu voir qu’on avait tous de la barbe, de la moustache… car on ne pouvait évidemment pas se raser. À force on s’y fait, ça ne me dérangeait pas plus que ça, et franchement, je ne trouvais pas qu’on puait. Le plus important était de se nourrir, le reste on n’y songe plus à un moment donné. Le pire était de ne pas avoir de toilettes. On faisait tous dans la mer, car Mike Horn nous avait dit que c’était mieux que d’aller dans la forêt, et qu’en même temps on pouvait se laver. Mais dans la mer il y a beaucoup de vagues, il faut avoir le sens de l’équilibre (éclat de rire).

Pas de nudité dans The Island ?

On était seulement entre mecs donc il n’y avait pas de gêne par rapport à ça. Certains allaient se baigner tout nus mais comme on se filmait nous-mêmes tu penses bien qu’on n’allait pas se montrer à poil (sourire). On devait prendre la caméra et faire ce qu’on appelait un selfie, se filmer seul en posant la caméra devant soi et parler. Une personne de la prod m’a dit qu’un de mes selfies n’a pas pu être diffusé car dans le fond on voyait un gars passer à poil derrière moi.

Comment vous protégiez-vous ?

Le soir on se recouvrait le visage avec le foulard, on se servait des chaussettes comme des gants et on se couchait avec la capuche de notre anorak sur la tête. On faisait en sorte de se couvrir tout le corps, on était comme des momies, on ne voyait que nos yeux. Pour se protéger du soleil la prod nous donnait de la crème solaire, et vers le milieu de l’aventure, on a réussi à obtenir des bombes anti-moustiques, mais on a beaucoup bataillé pour les avoir.

On imagine Robinson sur son île réinventant une sorte d’artisanat.

On a essayé de fabriquer des choses mais rien n’a marché malheureusement. Après certains se sont fait des colliers, bracelets avec des coquillages et un d’entre nous s’est fait un calendrier avec un bout de bois.

Vos corps changent tout au long de l’émission.

J’ai perdu 9 kilos en 28 jours. J’étais très content car je me trouvais trop gros et je m’étais donné comme objectif de perdre 10 kilos (sourire). Bien entendu on était du coup tous plus faibles et c’était très difficile de faire certaines choses. Se mettre debout par exemple était parfois impossible.

Est-ce que dans les mœurs on redevient primitif ?

Oui bien sûr, je me suis rendu compte que j’avais des envies de meurtre pour un morceau de noix de coco ou une gorgée d’eau. Je ne suis pas violent de nature donc ça m’avait un peu effrayé.

Retour à la civilisation. As-tu rapporté des souvenirs de ton île ?

J’ai ramené du sable, des coquillages et des cailloux. J’ai gardé toutes les affaires que j’avais sur l’île, mais je ne compte plus les porter car je ne supportais plus de me voir avec après tous ces jours. Ne pas pouvoir se changer pendant un mois c’est très difficile et on se sent trop sale !

Est-ce que depuis cette émission tu es moins superficiel ?

Je n’ai jamais été superficiel (sourire). Je suis quelqu’un de très dépensier et j’aime ne manquer de rien. Grâce à l’expérience je me suis aperçu que je pouvais vivre avec rien, que j’avais juste besoin du minimum vital. Après je m’étais fait des tonnes de résolutions que je n’ai pas respectées car les bonnes vieilles habitudes reviennent très très très vite (rires).

Le pantalon déchiré par la végétation hostile de la mangrove se révèlera très fonctionnel au moment de faire ses besoins dans la forêt.

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© Lilli Lacombe

« Comme on se filmait nous-mêmes, tu penses bien qu’on n’allait pas se montrer à poil. » Les candidats et la production de The Island UK ont fait moins cas de leur nudité

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© Lilli Lacombe

Vince, naufragé de The Island 2016

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Avant le départ, paroles de Robinson « J’ai toujours baigné dans la mode, ma maman était mannequin, mon père est aussi dans la coiffure, forcément j’ai côtoyé les défilés, les shooting. Je suis vraiment dans un milieu où on baigne dans le confort et dans le luxe, qu’on pourrait même juger de superficiel. Mais je veux montrer qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Ce n’est pas parce que je suis petite, blonde et que j’ai l’air fragile que je le suis vraiment. Je veux me prouver, ainsi qu’à tous mes proches, que je suis une vraie aventurière. » Véra

© Lilli Lacombe

 

Nous sommes au xviie siècle, dans une île en tous points semblable, à quelques degrés de l’équateur. Voici le récit d’une terrible expérience de la solitude, celle de Robinson Crusoé, décrite par Daniel Defoe. Ce best-seller mondial du xixe siècle est un roman d’aventure librement inspiré de la vie d’Alexandre Selkirk1. Rédigé à la première personne, il décrit les vingt-huit années du séjour d’un naufragé anglais sur une île déserte. Il ne manque rien à Robinson, si ce n’est la compagnie des hommes. Il construit une habitation, confectionne un calendrier, chasse et cultive le blé, apprend à fabriquer de la poterie et élève des chèvres. Dans son journal, Robinson évoque aussi son rapport au vêtement.

Eau-forte en couleur, présentant le costume de Robinson dessiné par Chaponnier, extraite de Robinson Crusoé, mélodrame en trois actes, à grand spectacle par R. C. Guilbert-Pixerécourt, éditeur Martinet, Paris, 1805.

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« … sur ma tête mon grand vilain parasol de peau de bouc, qui pourtant, après mon fusil, était la chose la plus nécessaire de mon équipage. »

© Collection particulière. Ce mélodrame fut représenté, pour la première fois à Paris, au théâtre de la Porte-Saint-Martin le 2 octobre 1805.

Bien qu’il est vrai les chaleurs fussent si violentes que je n’avais pas besoin d’habits, cependant je ne pouvais aller entièrement nu et quand bien même je l’eusse voulu, ce qui n’était pas. Quoique je fusse tout seul, je n’en pouvais seulement supporter la pensée.

La raison pour laquelle je ne pouvais aller tout à fait nu, c’est que l’ardeur du soleil m’était plus insupportable quand j’étais ainsi que lorsque j’avais quelques vêtements. La grande chaleur me faisait même souvent venir des ampoules sur la peau ; mais quand je portais une chemise, le vent l’agitait et soufflait par-dessous, et je me trouvais doublement au frais. Je ne pus pas davantage m’accoutumer à aller au soleil sans un bonnet ou un chapeau : ses rayons dardent si violemment dans ces climats, qu’en tombant d’aplomb sur ma tête, ils me donnaient immédiatement des migraines, qui se dissipaient aussitôt que je m’étais couvert.

À ces fins je commençai de songer à mettre un peu d’ordre dans les quelques haillons que j’appelais des vêtements. J’avais usé toutes mes vestes : il me fallait alors essayer à me fabriquer des jaquettes avec de grandes houppelandes et les autres effets semblables que je pouvais avoir. Je me mis donc à faire le métier de tailleur, ou plutôt de ravaudeur, car je faisais de la piteuse besogne. […]

Sophie Pierret et Patrice Verdière J’ai noté que je conservais les peaux de touts les animaux que je tuais, des bêtes à quatre pieds, veux-je dire. Comme je les étendais au soleil sur des bâtons, quelques-unes étaient devenues si sèches et si dures qu’elles n’étaient bonnes à rien ; mais d’autres me furent réellement très-profitables. La première chose que je fis de ces peaux fut un grand bonnet, avec le poil tourné en dehors pour rejeter la pluie ; et je m’en acquittai si bien qu’aussitôt après j’entrepris un habillement tout entier, c’est-à-dire une casaque et des hauts-de-chausses ouverts aux genoux, le tout fort lâche, car ces vêtements devaient me servir plutôt contre la chaleur que contre le froid. Je dois avouer qu’ils étaient très-méchamment faits ; si j’étais mauvais charpentier, j’étais encore plus mauvais tailleur. […]

J’employai ensuite beaucoup de temps et de peines à me fabriquer un parasol, dont véritablement j’avais grand besoin et grande envie. J’en avais vu faire au Brésil, où ils sont d’une très-grande utilité dans les chaleurs excessives qui s’y font sentir, et celles que je ressentais en mon île étaient pour le moins tout aussi fortes, puisqu’elle est plus proche de l’équateur. […] Je pris une peine infinie, et je fus extrêmement long-temps sans rien pouvoir faire qui y ressemblât. […] La principale difficulté fut de le rendre fermant ; car si j’eusse pu l’étendre et n’eusse pu le ployer, il m’aurait toujours fallu le porter au-dessus de ma tête, ce qui eût été impraticable. Enfin, ainsi que je le disais, j’en fis un qui m’agréait assez ; je le couvris de peau, le poil en dehors, de sorte qu’il rejetait la pluie comme un auvent, et repoussait si bien le soleil, que je pouvais marcher dans le temps le plus chaud avec plus d’agrément que je ne le faisais auparavant dans le temps le plus frais.

Souvent je m’arrêtais pour me contempler moi-même, et je ne pouvais m’empêcher de sourire à la pensée de traverser le Yorkshire dans un pareil équipage. […]

J’avais un bonnet grand, haut, informe, et fait de peau de chèvre, avec une basque tombant derrière pour me garantir du soleil et empêcher l’eau de la pluie de me ruisseler dans le cou. Rien n’est plus dangereux en ces climats que de laisser pénétrer la pluie entre sa chair et ses vêtements.

J’avais une jaquette courte, également de peau de chèvre, dont les pans descendaient à mi-cuisse, et une paire de hauts-de-chausses ouverts aux genoux. Ces hauts-de-chausses étaient faits de la peau d’un vieux bouc dont le poil pendait si bas de touts côtés, qu’il me venait, comme un pantalon, jusqu’à mi-jambe. De bas et de souliers je n’en avais point ; mais je m’étais fait une paire de quelque chose, je sais à peine quel nom lui donner, assez semblable à des brodequins collant à mes jambes et se laçant sur le côté comme des guêtres : c’était, de même que tout le reste de mes vêtements, d’une forme vraiment barbare.

J’avais un large ceinturon de peau de chèvre desséchée, qui s’attachait avec deux courroies au lieu de boucles ; en guise d’épée et de dague j’y appendais d’un côté une petite scie et de l’autre une hache.

J’avais en outre un baudrier qui s’attachait de la même manière et passait pardessus mon épaule. À son extrémité, sous mon bras gauche, pendaient deux poches faites aussi de peau de chèvre : dans l’une je mettais ma poudre et dans l’autre mon plomb. Sur mon dos je portais une corbeille, sur mon épaule un mousquet, et sur ma tête mon grand vilain parasol de peau de bouc, qui pourtant, après mon fusil, était la chose la plus nécessaire de mon équipage.

Retour à la civilisation (vingt-huit ans après son arrivée sur l’île)

Il m’apporta aussi une caisse de sucre, une caisse de fleur de farine, un sac plein de citrons, deux bouteilles de jus de limon et une foule d’autres choses. Outre cela, et ce qui m’était mille fois plus utile, il ajouta six chemises toutes neuves, six cravates fort bonnes, deux paires de gants, une paire de souliers, un chapeau, une paire de bas, et un très-bon habillement complet qu’il n’avait que très-peu porté. En un mot, il m’équipa des pieds à la tête.

Comme on l’imagine, c’était un bien doux et bien agréable présent pour quelqu’un dans ma situation. Mais jamais costume au monde ne fut aussi déplaisant, aussi étrange, aussi incommode que le furent pour moi ces habits les premières fois que je m’en affublai2.

De retour au monde, paroles de Robinson

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« C’est bizarre de ne pas se voir pendant 28 jours. La seule partie qu’on arrive à voir c’est de nos genoux à nos pieds. Et c’est vrai que j’avais envie de voir les traces que l’aventure avait laissées sur mon corps. Et là tu te dis waouh, la claque ! » Sandy

Parmi les déchets, certaines trouvailles sont de réelles aubaines pour le confort et l'humeur générale : une brosse à dents pour enfant, un reste de gel douche ou de déodorant pour homme font des cadeaux très appréciés.

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© Lilli Lacombe

Le bleu de méthylène, antiseptique présent dans la trousse de secours des naufragées est utilisé (sans succès) en balayage lors d'une séance coiffure sur l'île des femmes

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© Lilli Lacombe

1 Alexandre Selkirk (1676-1721) Convoqué par un tribunal religieux pour tenue indécente dans une église, cet écossais s’enfuit sur les mers, commence

2 Récit extrait de RobinsonCrusoé, Daniel de Foë. Traduction Pétrus Borel. Éditeurs Francisque Borel et Alexandre Varenne, Paris, 1836.

Bibliographie

The Island, émission produite par M6 depuis 2015, adaptée du format anglais The Island with Bear Grylls (Channel 4, 2014).

Robert Zemeckis, Seul au monde, (Cast Away), film sorti en 2000.

Daniel Defoe, Robinson Crusoé, The Life and Strange Surprizing Adventures of Robinson Crusoe, of York, Mariner (Robinson Crusoe), 1719.

William Golding, Sa Majesté des Mouches, (Lord of the Flies) 1954.

J.G. Ballard, L’île de béton, (Concrete Island), 1974.

Notes

1 Alexandre Selkirk (1676-1721) Convoqué par un tribunal religieux pour tenue indécente dans une église, cet écossais s’enfuit sur les mers, commence une carrière de marin et devient officier. En 1704, en désaccord avec un capitaine, il décide de débarquer sur une île déserte au large du Chili. Selkirk y survit seul quatre ans. Finalement secouru en 1709, il rentre au pays et rencontre à Londres l’écrivain Richard Steele qui écrit et publie son histoire dans le journal The Englishman. Selkirk ne se remettra jamais complètement de son séjour solitaire sur l’île. Il se construira une sorte de case à la campagne pour y vivre seul, en ermite. Il reprendra finalement la mer et périra quelques années plus tard au large des côtes africaines.

2 Récit extrait de Robinson Crusoé, Daniel de Foë. Traduction Pétrus Borel. Éditeurs Francisque Borel et Alexandre Varenne, Paris, 1836.

Illustrations

Jules, avant et après The Island. Transformation du corps et de l’unique maillot de bain emporté

Jules, avant et après The Island. Transformation du corps et de l’unique maillot de bain emporté

© Lilli Lacombe

Tongs et crocs trouvées sur la plage, parmi les déchets chariés par la mer et les tempêtes. Les paires asymétriques, réunies par couleur, parfont le look du naufragé moderne. The Island UK 2015.

Tongs et crocs trouvées sur la plage, parmi les déchets chariés par la mer et les tempêtes. Les paires asymétriques, réunies par couleur, parfont le look du naufragé moderne. The Island UK 2015.

© Lilli Lacombe

Tongs et crocs trouvées sur la plage, parmi les déchets chariés par la mer et les tempêtes. Les paires asymétriques, réunies par couleur, parfont le look du naufragé moderne. The Island UK 2015.

Tongs et crocs trouvées sur la plage, parmi les déchets chariés par la mer et les tempêtes. Les paires asymétriques, réunies par couleur, parfont le look du naufragé moderne. The Island UK 2015.

The Island : seul au mode « Une seule règle : survivre. Ils sont agent immobilier, coiffeur, ingénieur, retraité ou encore chef d'entreprise. Ils ont entre 24 et 71 ans… 15 hommes et 15 femmes ordinaires, qui ne se connaissent pas, dépourvus de toute notion de survie, se sont inscrits pour participer à une expérience inédite : tenter de survivre pendant un mois sur une île perdue au milieu du Pacifique, à 8 000 km de la France. Ils seront seuls au monde. Pendant 28 jours, ils essaieront de survivre par leurs propres moyens… »

© Lilli Lacombe

Le pantalon déchiré par la végétation hostile de la mangrove se révèlera très fonctionnel au moment de faire ses besoins dans la forêt.

Le pantalon déchiré par la végétation hostile de la mangrove se révèlera très fonctionnel au moment de faire ses besoins dans la forêt.

© Lilli Lacombe

« Comme on se filmait nous-mêmes, tu penses bien qu’on n’allait pas se montrer à poil. » Les candidats et la production de The Island UK ont fait moins cas de leur nudité

« Comme on se filmait nous-mêmes, tu penses bien qu’on n’allait pas se montrer à poil. » Les candidats et la production de The Island UK ont fait moins cas de leur nudité

© Lilli Lacombe

Vince, naufragé de The Island 2016

Vince, naufragé de The Island 2016

Avant le départ, paroles de Robinson « J’ai toujours baigné dans la mode, ma maman était mannequin, mon père est aussi dans la coiffure, forcément j’ai côtoyé les défilés, les shooting. Je suis vraiment dans un milieu où on baigne dans le confort et dans le luxe, qu’on pourrait même juger de superficiel. Mais je veux montrer qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Ce n’est pas parce que je suis petite, blonde et que j’ai l’air fragile que je le suis vraiment. Je veux me prouver, ainsi qu’à tous mes proches, que je suis une vraie aventurière. » Véra

© Lilli Lacombe

Eau-forte en couleur, présentant le costume de Robinson dessiné par Chaponnier, extraite de Robinson Crusoé, mélodrame en trois actes, à grand spectacle par R. C. Guilbert-Pixerécourt, éditeur Martinet, Paris, 1805.

Eau-forte en couleur, présentant le costume de Robinson dessiné par Chaponnier, extraite de Robinson Crusoé, mélodrame en trois actes, à grand spectacle par R. C. Guilbert-Pixerécourt, éditeur Martinet, Paris, 1805.

« … sur ma tête mon grand vilain parasol de peau de bouc, qui pourtant, après mon fusil, était la chose la plus nécessaire de mon équipage. »

© Collection particulière. Ce mélodrame fut représenté, pour la première fois à Paris, au théâtre de la Porte-Saint-Martin le 2 octobre 1805.

De retour au monde, paroles de Robinson

De retour au monde, paroles de Robinson

« C’est bizarre de ne pas se voir pendant 28 jours. La seule partie qu’on arrive à voir c’est de nos genoux à nos pieds. Et c’est vrai que j’avais envie de voir les traces que l’aventure avait laissées sur mon corps. Et là tu te dis waouh, la claque ! » Sandy

Parmi les déchets, certaines trouvailles sont de réelles aubaines pour le confort et l'humeur générale : une brosse à dents pour enfant, un reste de gel douche ou de déodorant pour homme font des cadeaux très appréciés.

Parmi les déchets, certaines trouvailles sont de réelles aubaines pour le confort et l'humeur générale : une brosse à dents pour enfant, un reste de gel douche ou de déodorant pour homme font des cadeaux très appréciés.

© Lilli Lacombe

Le bleu de méthylène, antiseptique présent dans la trousse de secours des naufragées est utilisé (sans succès) en balayage lors d'une séance coiffure sur l'île des femmes

Le bleu de méthylène, antiseptique présent dans la trousse de secours des naufragées est utilisé (sans succès) en balayage lors d'une séance coiffure sur l'île des femmes

© Lilli Lacombe

Citer cet article

Référence papier

Sophie Pierret et Patrice Verdière, « Robinsonnades », Modes pratiques, 2 | 2017, 228-235.

Référence électronique

Sophie Pierret et Patrice Verdière, « Robinsonnades », Modes pratiques [En ligne], 2 | 2017, mis en ligne le 28 mars 2023, consulté le 16 avril 2024. URL : https://devisu.inha.fr/modespratiques/356

Auteurs

Sophie Pierret

Patrice Verdière

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