Un thème épique pour la clientèle italique ?

Les représentations d’Achille et Ajax jouant aux dés en contexte

  • An Epic Theme for Italic Clientele? The Representations of Achilles and Ajax Playing Dice in Context

p. 51-60

Résumés

Le présent article propose de revenir sur le célèbre épisode d’Achille et Ajax jouant aux dés. Fruit de l’esprit d’Exékias et véritable symbole du maître de la figure noire, l’amphore éponyme signe l’avènement d’un thème à succès, en Attique et surtout en Étrurie. Celui-ci a été interprété à de multiples reprises et la scène semble comporter plusieurs niveaux de lecture dont la plupart sont liés à l’Attique. En renversant ce schéma de pensée et en l’abordant du point de vue des Étrusco-Italiques l’auteur propose une lecture alternative du thème et ouvre de nouvelles perspectives de recherche. Pour ce faire, il s’appuie sur l’étude des contextes funéraires antérieurs puis contemporains d’Exékias (viie-ve siècle avant J.-C.), dans lesquels ont été retrouvés des jeux de dés.

This article proposes to return to the famous episode of Achilles and Ajax playing dice. Product of the spirit of Exekias and true symbol of the master of black-figure, the eponymous amphora marks the advent of a successful theme, in Attica and especially Etruria. This has been interpreted many times and the scene seems to have several levels of interpretation, most of which are linked to Attica. By reversing this pattern of thought and approaching it from the Etrusco-Italic point of view, the author offers an alternative reading of the theme and opens up new perspectives for research. To do so, he relies on the study of antecedent and contemporary funerary contexts of Exekias (7th–5th century BC), in which dice games have been found.

Plan

Texte

L’épisode d’Achille et Ajax jouant aux dés semble apparaître au sein de la céramique attique du milieu du vie siècle avant J.-C. avec la célèbre amphore signée de la main d’Exékias (fig. 1). Considérée comme un véritable chef-d’œuvre, elle inaugure un thème iconographique qui connaît un grand succès jusqu’au début du siècle suivant. Les inscriptions visibles sur le récipient en question ne laissent pas la place à l’erreur, les deux protagonistes étant clairement nommés. N’étant pas, a priori, retranscrite dans l’Iliade, cette scène est généralement considérée comme une invention d’Exékias. Plusieurs interprétations du thème, presque toutes axées sur l’Attique, ont été évoquées par les spécialistes. Néanmoins, c’est bien dans les contextes étrusques que ce thème est le plus fréquemment retrouvé. François Lissarrague, dans les années 1980, mettait l’accent sur l’importance du contexte de création comme de réception et posait les questions autour de l’image, de l’objet support et de la réception des vases1 suivant, d’une certaine façon, les travaux d’Arjun Appadurai2. Celles-ci, toujours au cœur de la recherche actuelle, ont donné naissance à des travaux originaux qui intègrent désormais les données archéologiques et qui interrogent, par exemple, les identités des propriétaires et des producteurs3 ou encore la personnalité des divinités4. Nous souhaiterions donc, pour comprendre le succès de ce thème d’Achille et Ajax jouant aux dés, nous inscrire dans une démarche équivalente et intégrer à notre réflexion les informations relatives au monde étrusco-italique des viie, vie et ve siècles avant J.-C. et notamment nous intéresser aux dés retrouvés dans ce contexte culturel. Prendre en compte ces données archéologiques devrait nous permettre d’envisager une autre lecture du thème proposé par Exékias.

1. Exékias, amphore représentant Achille et Ajax jouant aux dés (détail), vers 540-530 avant J.-C., céramique à figures noires, Rome, Musei Vaticani (16757).

1. Exékias, amphore représentant Achille et Ajax jouant aux dés (détail), vers 540-530 avant J.-C., céramique à figures noires, Rome, Musei Vaticani (16757).

© Jakob Bådagård (CC-BY).

Retour sur les interprétations d’Achille et Ajax jouant aux dés et sur les vases-supports

La scène d’Achille et Ajax jouant aux dés est représentée sur environ cent soixante-dix vases. Quatre-vingt-quatre d’entre eux sont associés à un lieu de découverte connu ou supposé. Sur ce total, cinquante-trois proviennent d’Italie, dont quarante d’Étrurie5. Particulièrement connue, cette scène représente deux hommes assis de part et d’autre d’un bloc central sur lequel semble se jouer une partie. Le jeu de dés est souvent évoqué, même si le plateau et les éléments qu’il supporte sont difficilement identifiables. Les discussions autour du jeu réellement pratiqué sont toujours d’actualité, mais on opte souvent pour le pente grammai6, que l’on peut traduire par « jeu des cinq lignes ». Ce jeu consiste à faire avancer cinq pions à l’aide d’un dé jusqu’à une ligne centrale appelée la « ligne sacrée ». On trouve, en raison de ces incertitudes, l’appellation « Achille et Ajax jouant à un jeu7 » ou l’on préfère le terme « jeu de plateau8 » à celui de « jeu de dés ». De l’armement, offensif et défensif, comprenant casques, cnémides, cuirasses, boucliers et lances, porté ou non, est associé à ces personnages. Dans une dizaine de cas, des inscriptions identifient ces individus comme Achille et Ajax. Ils sont en train de jouer une partie dont on connaît parfois l’issue. Cela passe par la présence d’Athéna au centre de la scène – à partir de 530 avant J.-C. –, par des inscriptions donnant les résultats des dés9 ou encore par des gestes signalant les scores des protagonistes10, par exemple lorsque Athéna lève la main pour signaler le vainqueur (fig. 2). Susan Woodford proposait ainsi cinq schémas de représentation : les héros seuls, non casqués ; les héros seuls, casqués ; les héros avec Athéna, non casqués ; les héros avec Athéna, casqués ; les héros avec un troisième personnage au centre11.

2. Achille et Ajax jouant à un jeu de plateau, d’après une oenochoé (détail), vers 520-510 avant J.-C., céramique à figures noires, Rome, Museo Etrusco Nazionale di Villa Giulia (50620, anc. coll. Castellati).

2. Achille et Ajax jouant à un jeu de plateau, d’après une oenochoé (détail), vers 520-510 avant J.-C., céramique à figures noires, Rome, Museo Etrusco Nazionale di Villa Giulia (50620, anc. coll. Castellati).

© DAO Tony Fouyer.

Le thème ici décrit semble apparaître dans la céramique attique du milieu du vie siècle avant J.-C., tandis que les dernières attestations, sur des lécythes à fond blanc, sont datées vers 480 avant J.-C. La scène en question est interprétée de diverses manières12. Certains y voient la représentation d’une tradition discursive, orale ou écrite, à la mode à la fin du vie siècle avant J.-C. et dont seule l’iconographie subsisterait ; d’autres, un moment entre deux batailles, allusion à la mise en commun des forces grecques lors de l’assaut de la ville de Troie ; d’autres encore, une référence au troisième passage au pouvoir de Pisistrate, à Athènes13. Ce dernier a lieu en 546-545 avant J.-C. et est rapporté par Hérodote14. Dans l’extrait qui nous est parvenu, Pisistrate s’empare du pouvoir pendant que les Athéniens jouent aux dés. L’apparition du thème iconographique vers 540 avant J.-C. pourrait trouver ici une explication. Si l’anecdote est difficile à vérifier, elle trahit néanmoins le fait que le jeu de dés semble être apprécié des Athéniens contemporains d’Hérodote. Avec la représentation d’Achille et Ajax, cet engouement pour le jeu de dés de la part des Athéniens est transposé dans le monde héroïque. Véronique Dasen a récemment mis en relation le jeu avec les valeurs chères à l’aristocratie grecque : l’agôn (la compétition), l’aretê (l’excellence) et l’alea (la chance)15. De telles représentations permettent aux Athéniens de s’identifier non seulement aux héros, mais aussi, par extension, aux élites au pouvoir16 – la mise en place de la démocratie, dont les dates coïncident avec la fin du thème, a peut-être contraint l’aristocratie à se tourner vers d’autres stratégies de représentation17. Il n’est pas exclu, non plus, que le jeu fasse alors référence aux pratiques, décrites par Pindare à la fin du vie siècle avant J.-C., ayant cours dans le monde des Bienheureux. Il fait alors partie des activités des défunts au même titre que l’équitation ou la musique18. Si ces interprétations sont tout à fait plausibles pour un client athénien, elles posent plus de difficulté lorsque le client évolue dans un contexte culturel différent.

Parmi les vases présentant ce thème iconographique, on trouve une majorité d’amphores et de coupes (skyphoi). Hydries, cruches et cratères semblent moins touchés par le phénomène. À ce mobilier, on peut ajouter des lécythes, présents eux aussi en grande quantité – vingt occurrences sur les vingt-six vases retrouvés en Grèce continentale –, mais plutôt vers la fin de la production19. La plupart des objets, à l’exception des lécythes, fait écho à la consommation et à la présentation de boisson. Ce cadre renvoie au banquet et même plus spécifiquement au symposion – moment où les valeurs aristocratiques sont exaltées20. Cruches et coupes, toutefois, peuvent renvoyer à la sphère religieuse à travers la pratique de la libation21.

Malheureusement, une grande partie des vases supports de l’image n’est plus associée à un contexte de découverte précis. En Attique et à Athènes, ces données, assez minces, sont connues pour des lécythes à fond blanc, retrouvés dans des tombes d’enfants datées du début du ve siècle avant J.-C. Le thème y est alors invoqué pour ses relations avec les valeurs morales et civiques à suivre22.

Comme cela a déjà été souligné, plus de la moitié des vases-supports dont on connaît la provenance a été retrouvée en Italie et plus spécifiquement en Étrurie23. Le succès du thème iconographique y est important et cela conduit à penser qu’il était peut-être aussi destiné au monde étrusco-italique – impliquant dès lors ­qu’Exékias avait conscience de la destination du vase. La suite de notre réflexion portera donc sur ce contexte culturel spécifique.

Les dés en contexte dans l’Italie du viie siècle avant J.-C.

Pour comprendre le succès du thème, nous souhaiterions dans un premier temps porter notre attention sur les tombes du viie siècle avant J.-C. ayant livré des jeux de dés. Ces derniers sont attestés dans le monde grec des viie et vie siècles avant J.-C. et plus spécifiquement en Attique, surtout par la découverte de plateaux24 (fig. 3). C’est en Étrurie, toutefois, que l’on signale le plus de dés. Ils sont, le plus souvent, déposés dans les tombes et témoignent de l’engouement des élites locales pour ces jeux. Une étude récente portant sur l’Étrurie méridionale (viiie-iiie siècle avant J.-C.) dénombre près d’une centaine de dés25 auxquels il faut ajouter les découvertes, nombreuses, provenant de l’Étrurie padane (vie-iiie siècle avant J.-C.)26. Ce constat interpelle et ouvre certaines pistes de réflexion. Un regard sur ces contextes permet, par ailleurs, de se rendre compte des usages des dés et de leurs fonctions – dans des tombes qui préfigurent le thème d’Achille et Ajax jouant aux dés.

3. Plateau de jeux à dés provenant d’une tombe attique (viie – début du vie siècle avant J.-C., terre cuite), illustration d’après une figure publiée dans Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts. Abteilung Athen (voir n. 24), 1898, p. 8-9, fig. 9.

3. Plateau de jeux à dés provenant d’une tombe attique (viie – début du vie siècle avant J.-C., terre cuite), illustration d’après une figure publiée dans Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts. Abteilung Athen (voir n. 24), 1898, p. 8-9, fig. 9.

© DAO Tony Fouyer.

L’une des découvertes les plus anciennes et emblématiques concerne la tombe Regolini Galassi de la nécropole del Sorbo, à Cerveteri. Datée du second quart du viie siècle avant J.-C., la sépulture est celle d’un couple, une femme inhumée et un homme incinéré. Le mobilier associé à la tombe est particulièrement riche et ancre les propriétaires dans l’élite locale. On y dénombre cinq dés en ivoire, tous retrouvés dans la chambre du fond – liée à la figure féminine27. Ils étaient disposés à proximité du corps de la défunte, de ses bijoux, notamment ceux en or, et du matériel lié à l’activité textile – un fuseau en argent. Dans cette même chambre, on trouve un trône, un tabouret, une riche vaisselle en argent et en bronze comprenant une situle, des lébètes, des bassins, une amphorette, des œnochoés, des plats, des phiales, des coupes hémisphériques et des skyphoi. L’ensemble est relativement cohérent pour la consommation alimentaire. D’autres objets fabriqués à l’aide de matériaux précieux et notamment une pyxide, une situle, des plaquettes sculptées ainsi que des figurines intègrent le mobilier de la tombe. On peut également ajouter à celui-ci le matériel retrouvé dans l’antichambre et celui signalé dans une autre chambre, celle de gauche. Parmi les objets concernés, on compte notamment un char, des boucliers, des éléments liés à la préparation de la viande, un encensoir, un lit et des bassins tripodes28.

Contrairement à ce que l’on peut voir à travers la représentation offerte par Exékias, le jeu – dans ce contexte – n’est pas uniquement lié à la sphère masculine. La tombe a une connotation élitaire indéniable et le jeu entre certainement dans le cadre des valeurs propres à cette élite italique. Il est intéressant de signaler le fait que, dans ce cas de figure, on trouve aussi du matériel militaire. On ne peut, d’ailleurs, pas nier le caractère guerrier des tombes renfermant des dés. La tombe à fosse des « Tre Navicelle » de Vetulonia, qui date de la fin du viie siècle avant J.-C., l’atteste avec notamment des pointes de lances, des haches à douilles ou encore des cnémides. Outre ce mobilier, la tombe recueillait deux dés fabriqués en os. Ils étaient associés à trois petites barques en bronze, des éléments de parures, des vases en bronze et en bucchero et un couteau. Parmi les récipients, on trouve une œnochoé et un canthare. Les individus inhumés disposaient certainement aussi d’un char29. Les dés, dans ce cadre chrono-culturel, sont visiblement liés à l’élite étrusque, pour laquelle l’activité militaire et les pratiques religieuses30 sont importantes.

Ce constat s’étend également à la tombe de Poggio alla Sala, à Montepulciano, datable de la fin du viie siècle avant J.-C. Il s’agit d’une tombe à incinération appartenant probablement à un homme. L’ossuaire en bronze, du type de Chiusi, était couvert d’un manteau, à l’image de ce qui est signalé dans les rites homériques. Le vase est anthropomorphisé et disposait de deux yeux en ivoire. Visiblement, les ossements appartenaient à un homme de moins de trente ans. Les dés, en os, ont été découverts à côté d’un riche vaisselier en bronze et en céramique comprenant des bassins à bord perlé et une phiale ainsi que des objets permettant la consommation de viande, comme des broches et un couteau. Parmi les éléments de grande importance, on trouve également un siège en bronze et une table, en bronze aussi. Ce mobilier était accompagné d’un équipement militaire puisque des boucliers en bronze ainsi qu’une épée ont été retrouvés sur place. Dans le cas présent, le défunt est représenté en tant que banqueteur consommant boisson et viande, tandis que sa fonction et son rang sont rappelés par l’armement et les biens de prestige31.

Dans ces trois cas de figure, les dés semblent être l’apanage des élites locales. Ils intègrent le mobilier de tombes particulièrement luxueuses et sont associés aux objets de prestige. Celui-ci permet de mettre en avant les valeurs de l’élite locale. Dans le cas de la tombe de Poggio alla Sala, on constate même une mise en scène de la consommation de viande et de boisson. Pratiquée assise, elle se rapproche des modes de consommation décrits dans l’épopée homérique. Certaines des valeurs invoquées renvoient à la guerre, à travers le dépôt d’un équipement militaire conséquent, et aux sphères religieuse et politique, par le biais d’instruments de pouvoir, parfois uniques. C’est peut-être à cette gamme d’objets que les dés se rattachent. À chaque fois, la tombe pourrait être comparée – en raison de ces éléments emblématiques – à celles de héros.

Le jeu de dés en Italie au temps d’Exékias

Si l’on se penche sur les contextes du vie et du début du ve siècle avant J.-C., la tendance, notamment celle qui associe le jeu de dés à l’armement, est visiblement moins marquée. Ce constat concerne essentiellement les contextes de l’Étrurie méridionale et padane. À Cerveteri, on a signalé la présence de trois dés en os dans la tombe 70 de la nécropole de la Bufolareccia. Cette sépulture est datée du début du vie siècle avant J.-C. Le mobilier est moins conséquent que dans les tombes du viie siècle avant J.-C. : l’armement en est absent, tout comme les objets permettant la consommation de viande. On y trouve des éléments liés à la consommation de boisson, principalement des vases en bronze – œnochoé et olpé –, et de la parure – serre-tresses en or et paire de sandales en fer32. Il en est de même à Bologne, au début du ve siècle avant J.-C., où l’on a signalé, dans la tombe 146 de la nécropole Arnoaldi, des dés à côté d’un kotyle, d’une œnochoé et de quenouilles33.

À Cerveteri comme à Bologne, il est possible que l’usage de ce mobilier soit davantage lié à la libation qu’au symposion – l’un n’empêchant toutefois pas l’autre. Dans ce contexte du vie et du début du ve siècle avant J.-C., les dés semblent renvoyer ainsi aux pratiques religieuses et divinatoires proches de celles associées à l’astragale34. C’est ce qui est mis en évidence à travers les découvertes récentes signalées à Villa del Foro35. La présence de lettres et de symboles sur les faces de quelques artefacts semble confirmer cette idée36, même si des activités comptables liées au commerce ne sont pas exclues. Cette importance des pratiques magico-religieuses37 dans le contexte étrusco-italique pourrait expliquer la présence du jeu de dés dans les tombes féminines, y compris dans celles du viie siècle avant J.-C. Ce constat se voit renforcé par l’existence, dans ces tombes anciennes, d’insignes de pouvoir pouvant être liés à de telles pratiques. Les dés, dans ces contextes, agiraient comme des symboles du pouvoir religieux exercé par les défunts et défuntes.

Rares sont les attestations de ces dés en contexte picénien mais on dispose, malgré tout, d’un exemple, celui de la tombe 1 de la nécropole de Campovalano. La tombe est datée entre la fin du vie et le début du ve siècle avant J.-C. Les deux dés en os sont accompagnés d’un riche mobilier composé d’éléments liés à la consommation de boisson – œnochoé et kylix entre autres – et de viande – chaudron, couteau et broches. À ces artefacts s’ajoute du matériel militaire ou d’apparat – char, épée et pointes de lance38. Contrairement à ce que l’on constate à la même période en Étrurie, on observe, dans le Picenum, une situation comparable à celle de l’Étrurie du viie siècle avant J.-C. Le choix des associations dépend donc des contextes.

Les défunts concernés, dans les cas décrits, semblent faire partie des élites locales. Le jeu de dés renvoie aux valeurs qu’elles défendent, ce qui explique les variations de mobilier. D’un côté, elles assument les fonctions militaires et religieuses39 – cela concerne l’Étrurie du viie et du début du vie siècle avant J.-C. et le Picenum du vie siècle avant J.-C. ; de l’autre, elles n’assument qu’une des deux fonctions – comme en Étrurie à partir du milieu du vie siècle avant J.-C. Cela semble par ailleurs coïncider avec les changements perceptibles au niveau du palais40 et, par conséquent, dans les modes de représentation religieuse – introduction du prêtre comme médiateur entre les dieux et les mortels41. Une partie de ces valeurs élitaires renvoie à celles qui sont évoquées dans le monde grec – l’oikos42, l’agôn, l’aretê et l’alea en font partie43. Celles-ci passent par la consommation de boisson, dans le cadre du symposion, et de viande, dans le cadre du banquet. Pour marquer leur rang, les membres de l’élite locale usent de biens de prestige et, lorsque le caractère guerrier permet d’affirmer la position sociale de l’individu, d’un équipement militaire ou d’apparat.

Des images pour les Italiques ?

La relative pauvreté des contextes attiques en matière de jeu de dés contraste avec l’importance des attestations étrusco-italiques et renvoie à la question de la création, en Attique, d’images destinées au monde italique44. Cette interrogation, qui a été abordée à de multiples reprises, concerne aussi bien les images que les vases qui en sont les supports45. Au milieu du vie siècle avant J.-C., on constate l’omniprésence des Attiques, pour ne pas dire des Athéniens, dans les réseaux d’échange méditerranéens. L’Étrurie apparaît alors comme un lieu de réception privilégié pour les productions attiques46. L’apparition de formes étrusques dans le répertoire céramique attique – les amphores tyrrhéniennes47 et nicosthéniennes48 par exemple – témoigne de ces relations. La présence d’inscriptions permettant d’identifier les personnages représentés, ici Achille et Ajax, pourrait indiquer que le peintre avait conscience que ces vases pouvaient dépasser les frontières et être acquis par des individus issus d’autres contextes culturels. Les migrations – forcées ou non – et les mobilités des marchands – éginètes, ioniens et étrusques dans le cadre des productions attiques49 – ou encore d’autres corps de métiers, comme les aèdes50, sont connues dès le viiie siècle avant J.-C.51.

Dans le cadre de la thématique d’Achille et Ajax jouant aux dés, il est intéressant de souligner la cohérence qui existe entre les personnages figurés, leurs attributs et le vase-support. Consommation de boisson, armement et jeu sont invoqués à travers le vase et correspondent à ce que l’on peut observer dans les tombes étrusco-italiques des viie et vie siècles avant J.-C. Les changements qui s’opèrent au cours du vie siècle avant J.-C. ne remettent pas en cause cette lecture, même si la dimension religieuse de la scène semble pertinente au regard du caractère divinatoire prêté au jeu de dés. En offrant cette représentation, le peintre pérennise peut-être ces personnages qui, dans la tradition étrusco-italique, peuvent être perçus comme de grands héros – à l’image d’Achille et Ajax. À travers ce lien, il intègre l’ancienne élite et les Italiques dans le monde grec.

La présence de thèmes iconographiques grecs dans ce contexte culturel, dès le viie siècle avant J.-C., montre bien une certaine appropriation des mythes grecs par les élites locales52 – celles-ci reconnaissant sûrement dans les épisodes proposés leurs propres références historiques. Les représentations de Médée sur des vases étrusques produits en bucchero pourraient illustrer cette idée53.

Il est possible également qu’Exékias, avec cette représentation épique, ait traduit une pratique étrusco-italique en employant le bagage culturel d’un Athénien du vie siècle avant J.-C. Le rôle des voyageurs – dont font peut-être partie les peintres sur vases54 – est certainement important et a dû contribuer à la transmission de récits et d’expériences qui ont ensuite été mis en images par les peintres. Le décalage entre réalité et image est alors plus ou moins important et dépend de la culture et des connaissances du peintre comme du voyageur.

L’ambiguïté relative au jeu représenté sur le vase est certainement voulue55 – on constate une ambiguïté similaire au viie comme au vie siècle avant J.-C.56. Elle permet au client de choisir sa lecture du vase, celle qui correspond au cadre culturel dans lequel il évolue57. Ainsi, pour un Athénien, la scène peut faire référence au troisième retour de Pisistrate, pour un Grec, aux valeurs défendues par l’aristocratie et pour un Italique, à une représentation de ses propres « héros ». Pour faciliter cette polysémie de l’image, Exékias use d’un schéma ancien qui renvoie à des considérations différentes, mais tout de même associées à la sphère aristocratique grecque58 et aux élites italiques59.

On le constate à travers l’étude de cette thématique, les données fournies par l’archéologie sont particulièrement intéressantes pour saisir l’importance des scènes choisies par les peintres sur vases. Les images qui apparaissent sur les récipients sont créées dans un contexte chronoculturel précis qui n’est pas nécessairement celui dans lequel l’objet est retrouvé. Les peintres et potiers attiques du vie siècle avant J.-C. en ont très certainement conscience et connaissent – de manière directe ou indirecte – les destinations possibles de leurs vases60. Le changement de contexte culturel, très fréquent pour cette céramique attique d’époque archaïque, invite à réévaluer sans cesse nos positions. Interroger les contextes de réception offre donc de nouvelles perspectives et permet de proposer des interprétations plus en accord avec la sphère culturelle réceptrice – sans pour autant occulter les lectures préexistantes.

Avec la thématique d’Achille et Ajax jouant aux dés, il semble que la représentation fasse écho à des pratiques attestées dans les milieux étrusco-italiques et qu’elle puisse, au moins pour les clients, être associée aux valeurs de l’élite locale. Celle-ci doit se reconnaître à travers Achille et Ajax – les deux héros pouvant être assimilés à des personnages locaux ayant des prédispositions guerrières et divinatoires. C’est une manière aussi, pour les clients, de se rattacher à l’épopée. La clientèle grecque, elle, peut aussi se rapprocher de ses héros en jouant aux dés. Cette ambiguïté volontaire incluant le schéma, le jeu de dés et, de temps en temps, les personnages figurés donne à chacun l’occasion de retenir l’interprétation qui lui convient. Ce système de valeurs passe par la consom­mation de boisson, par le monde de la guerre et, aussi, par le jeu – qui peut assumer des fonctions civiques, morales, guerrières, mais aussi religieuses.

Notes

1 François Lissarrague, « Voyages d’images : iconographie et aires culturelles », Revue des études anciennes 89/3-4, p. 261-269 ; Françoise Frontisi-Ducroux et François Lissarrague, « Vingt ans de vases grecs. Tendances actuelles des études en iconographies grecques (1970-1990) », Mètis 1-2, 1990, p. 205-224. Retour au texte

2 Arjun Appadurai, The Social Life of Things: Commodities in Cultural Perspective, Cambridge, Cambridge University Press, 1986. Plus récemment, Michel Bats proposait deux lectures des objets grecs retrouvés dans des contextes culturels exogènes : « soit les objets sont adaptés à la fonction pour laquelle ils sont requis, soit leur apparence se connecte à la représentation, directe ou symbolique, de leur culture d’usage » ; Michel Bats, « Les objets peuvent-ils véhiculer une identité ethnique ? », dans Henri Tréziny (dir.), Grecs et indigènes de la Catalogne à la mer Noire, actes (Aix-en-Provence et al., 2006-2008), Aix-en-­Provence, Errance / Publications du Centre Camille-Jullian, 2010, p. 9-12, ici p. 10. Retour au texte

3 Arianna Esposito et Airton Pollini, « Pottery and Cultural Borders in Magna Graecia and Sicily », dans Lourdes Girón Anguiozar, Maria Lazarich González et Maria da Conceiçao Lopes (dir.), Actas del I Congresso Intercional sobre Estudios Cerámicos, Homenaje a la Dra, Cadix, Universidad de Cádiz, 2013, p. 525-545 ; Arianna Esposito, « Rethinking Pithekoussai: Current ­Perspectives and Issues », dans Michaël Dietler, Éric Gailledrat et Rosa Plana­Mallart (dir.), The Emporion in the Ancient Western Mediterranean: Trade and Colonial Encounters from the Archaic to the Hellenistic Period, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, p. 167-180 ; Arianna Esposito, « Nuovi spunti sulla mobilità artigianale fra Greci e Etruschi. In margine ad alcune pubblicazioni recenti », Mediterranea 17, 2021, p. 147-156. Retour au texte

4 Christian Mazet, « La пóτνια θηρωˆν ou les frontières de l’autre. Réflexion archéologique sur la signification d’une image homérique en Grèce orientalisante », Kentron 32, 2016, p. 17-58. Retour au texte

5 Sheramy D. Bundrick, « Altars, Astragaloi, Achilles: Picturing Divination on Athenian Vases », dans Sandra Blakely (dir.), Gods, Objects, and Ritual Practice, Atlanta, Lockwood Press, 2017, p. 53-74, ici p. 69, tab. 1. Retour au texte

6 Mark Hall, « Whose Game Is It Anyway? Board and Dice Games as an Example of Cultural Transfer and Hybridity », Archimède 6, 2019, p. 199-212, ici p. 209 ; Ulrich Schädler, « Greeks, Etruscans, and Celts at Play », Archimède 6, 2019, p. 160-174, ici p. 166. Retour au texte

7 Susan Woodford, « Ajax and Achilles Playing a Game on an Olpe in Oxford », Journal of Hellenic Studies 102, 1982, p. 173-185. Retour au texte

8 Helene Whittaker, « Board Games and Funerary Symbolism in Greek and Roman Contexts », dans Synnøve Des Bouvrie (dir.), Myth and Symbol II: Symbolic Phenomena in Ancient Greek Culture, Bergen, The Norwegian Institute at Athens, 2004, p. 279-300. Retour au texte

9 Véronique Dasen, « Achille et Ajax : quand l’agôn s’allie à l’alea », La Revue du MAUSS 46, 2015, p. 81-98, ici p. 83-84. Retour au texte

10 Mauro Menichetti, « “Il dado è tratto”. Osservazioni su un gioco di guerra », Otium 9, 2020, p. 1-14, ici p. 3. Retour au texte

11 Woodford, « Ajax and Achilles Playing a Game », p. 175. Retour au texte

12 Pour une lecture du motif basée sur la tradition littéraire, voir Lucía P. Romero Mariscal, « Heroes at the Board Game: The Literary Tradition of the Pictorial Motif of Ajax and Achilles Playing a Board Game », dans Raimon Graells i Frabregat, Alessandro Pace et Miguel F. Pérez Blasco (dir.), Warriors @ Play, actes (Elche, 2021), Alicante, Universidad de Alicante, 2022, p. 29-37. Retour au texte

13 Dasen, « Achille et Ajax ». Retour au texte

14 John Boardman, « Exekias », American Journal of Archaeology 82/1, 1978, p. 11-25, ici p. 24. Retour au texte

15 Dasen, « Achille et Ajax », p. 88. Retour au texte

16 Ibid., p. 93. Retour au texte

17 Vincenzo Baldoni, « Achille e Aiace che giocano ai dadi: vecchie ipotesi e nuove letture », Archeologia classica 68, 2017, p. 419-432 ; Shädler, « Greeks, Etruscans, and Celts at Play », p. 169. Retour au texte

18 Whittaker, « Board Games and Funerary Symbolism », p. 11-12 ; Dasen, « Achille et Ajax », p. 93-94. Retour au texte

19 Woodford, « Ajax and Achilles Playing a Game », p. 181-184 ; Menichetti, « “Il dado è tratto” », p. 3 ; Bundrick, « Altars, A­stra­galoi, Achilles », p. 69, tab. 1. Retour au texte

20 Filippo Delpino, « Il principe e la cerimonia del banchetto », dans id. et Gilda Bartoloni (dir.), Principi etruschi tra Mediterraneo ed Europa, cat. exp. (Bologne, Museo Civico Archeologico, 2000-2001), Venise, Marsilio, 2000, p. 193-195 ; Whittaker, « Board Games and Funerary Symbolism », p. 15-16 ; Arianna Esposito, « Le stéréotype au prisme du banquet grec. Modèles de consommation et usages sociaux », dans Hélène Ménard et Rosa Plana-Maillard (dir.), Contacts de cultures, constructions identitaires et stéréotypes dans l’espace méditerranéen antique, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, 2013, p. 77-89. Retour au texte

21 Baldoni, « Achille e Aiace che giocano ai dadi ». Retour au texte

22 Dasen, « Achille et Ajax », p. 95-96. Retour au texte

23 Hans-Günter Buchholz, « Brettspielende Helden », dans Siegfried Laser (dir.), Sport und Spiel. Archaeologia Homerica III, part. T, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1987, p. 126-184. Retour au texte

24 Christian Blinkenberg, « Epidaurische Weihgeschenke I », Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts. Abteilung Athen 23, 1898, p. 1-23, ici p. 8-9, fig. 9. Retour au texte

25 Ivana Angelini, Gilberto Artioli et Vincenzo Nociti, « Gambling with Etruscan Dice: A Tale of Numbers and Letters », Archaeometry 53/5, 2011, p. 1031-1043. Retour au texte

26 Shädler, « Greeks, Etruscans, and Celts at Play », p. 170-173. Retour au texte

27 Ibid., p. 169. Retour au texte

28 Maria Taloni, « Le oinochoai cosiddette “fenicio-cipriote”: dai prototipi metallici alle imitazioni ceramiche in Italia centrale », thèse de doctorat, Rome, La Sapienza, 2011, p. 24-26 ; Maurizio Sannibale, « La Principessa Etrusca della Tomba Regolini­Galassi », dans Nikolaos Christos Stampolidis (dir.), «Principesse» del Mediterraneo all’alba della Storia, cat. exp. (Athènes, Museum of Cycladic Art, 2012), Athènes, s. n., 2012, p. 306-321. Retour au texte

29 Oscar Montelius, La Civilisation primitive en Italie depuis l’introduction des métaux II, Stockholm, Impr. royale, 1904-1910, p. 895-897 ; Marina Martelli Cristofani, « La ceramica greco-orientale in Etruria », dans Les Céramiques de la Grèce de l’Est et leur diffusion en Occident, actes (Naples, Centre Jean-Bérard, 1976), Paris / Naples, Éd. du CNRS / Bibl. de l’Institut français de Naples, 1978, p. 150-212. Retour au texte

30 Encensoir et navicelle peuvent renvoyer à des activités de ce type. Retour au texte

31 Anna Rastrelli, « La tomba di Poggio alla Sala (Siena) », dans Bartoloni et Delpino, Principi etruschi tra Mediterraneo ed Europa, p. 196-199, n. 189-205. Retour au texte

32 Ida Caruso et Laurent Haumesser, « Les mobiliers », dans id. et Françoise Gaultier (dir.), Les Étrusques et la Méditerranée. La cité de Cerveteri, cat. exp. (Paris, musée du Louvre-Lens, 2013-2014 ; Rome, Palazzo delle Esposizioni, 2014), Paris / Lens, Somogy / Musée du Louvre-Lens, 2013, p. 190-194, ici p. 190-191. Retour au texte

33 Roberto Macellari, Il sepolcreto etrusco nel terreno ­Arnoaldi di Bologna (550-350 a.C.) I, Bologne, Comune di Bologna – Museo Archeologico Civico, 2002, ici p. 353-355. Retour au texte

34 Menichetti, « “Il dado è tratto” », p. 5. Retour au texte

35 Ivana Angelini, Gilberto Artioli et al., « Gaming in Pre-Roman Italy: Characterization of Early Ligurian and Etruscan Small Pieces, Including Dice », Applied Science 12/2130, 2022, p. 1-15, ici p. 11. Retour au texte

36 Ibid., p. 13. Retour au texte

37 Sur l’importance de considérer ces pratiques magiques dans les religions grecque et étrusque : Bundrick, « Altars, Astragaloi, Achilles », p. 71. Retour au texte

38 Gianluca Melandri, « Tomba 1 », dans Cristina Chiaramonte Treré et Vincenzo D’Ercole (dir.), La Necropoli di Campovalano. Tombe orientalizzanti e arcaiche I, Oxford, BAR Publishing, 2003, p. 11-20, ici p. 11-14. Retour au texte

39 Francesca Boitani, « Le faste des princes », dans id. et Anna Maria Moretti Sgubini (dir.), Étrusques. Un hymne à la vie, cat. exp. (Paris, fondation Dina-Vierny – musée Maillol, 2013-2014), Paris, Gallimard, 2013, p. 73-111, ici p. 75. Retour au texte

40 Mario Torelli, Storia degli Etruschi, Bari, Laterza, 1981, p. 174-175. Retour au texte

41 Jean-René Jannot, Devins, dieux et démons. Regards sur la religion de l’Étrurie antique, Paris, A. et J. Picard, 1998. Retour au texte

42 Maurizio Sannibale, « L’anfora firmata con Achille e Aiace dei Musei Vaticani », dans Christoph Reusser et Martin Bürge (dir.), Exekias hat mich gemalt und getöpfert, Zürich, Universität Zürich, 2018, p. 112-126, ici p. 125. Retour au texte

43 Dasen, « Achille et Ajax ». Retour au texte

44 Dimitrios Paléothodoros, « Pourquoi les Étrusques achetaient-ils des vases attiques ? », Les Études classiques 70, 2002, p. 139-160. Retour au texte

45 Esposito, « Nuovi spunti sulla mobilità artigianale fra Greci e Etruschi », p. 148. Retour au texte

46 Paléothodoros, « Pourquoi les Étrusques achetaient-ils des vases attiques ? ». Retour au texte

47 John Boardman, Les Grecs outre-mer. Colonisation et commerce archaïque (1980), trad. Michel Bats, Naples, Centre Jean­Bérard, 1995, p. 242-243 ; Paléothodoros, « Pourquoi les Étrusques achetaient-ils des vases attiques ? », p. 141. Retour au texte

48 Dyfri Williams, « Greek Potters and Painters: Marketing and Movement », dans Athena Tsingarida et Didier Viviers (dir.), Pottery Markets in the Ancient Greek World (8th–1st Centuries B.C.), actes (Bruxelles, 2008), Bruxelles, Centre de recherche en archéologie et patrimoine, 2013, p. 39-60. Retour au texte

49 Paléothodoros, « Pourquoi les Étrusques achetaient-ils des vases attiques ? », p. 139. Retour au texte

50 Vincenzo Bellelli, « L’impatto del mito greco nell’Etruria orientalizzante: la documentazione ceramica », Bollettino di archeologia online, 2008, p. 27-40. Retour au texte

51 Boardman, Les Grecs outre-mer, p. 243. Retour au texte

52 Bellelli, « L’impatto del mito greco », p. 34-35. Retour au texte

53 Ibid., p. 28, fig. 1 ; Arianna Esposito et Airton Pollini, « Relations interculturelles en Grande-Grèce », Dialogues d’histoire ancienne, suppl. 9, 2013, p. 17-38. Retour au texte

54 Boardman, Les Grecs outre-mer, p. 245. Retour au texte

55 Sannibale, « L’anfora firmata con Achille e Aiace dei Musei Vaticani », p. 125. Retour au texte

56 Aleksandra Wasowicz, « Miroir ou quenouille ? La représentation des femmes dans la céramique attique », dans Mélanges Pierre Lévêque, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 1989, p. 413-438. Quenouille et miroir, par exemple, sont quasiment indissociables sur la céramique attique de cette période. Retour au texte

57 Esposito et Pollini, « Relations interculturelles en Grande-Grèce » ; Baldoni, « Achille e Aiace che giocano ai dadi », p. 428-429 ; Esposito, « Nuovi spunti sulla mobilità artigianale fra Greci e Etruschi ». Retour au texte

58 Manolis Mikrakis, « Pots, Early Iron Age Athenian Society and the Near East: The Evidence of the Rattle Group », dans Vicky Vlachou (dir.), Pots, Workshops and Early Iron Age Society: Function and Role of Ceramics in Early Greece, actes (Bruxelles, 2013), Bruxelles, Centre de recherche en archéologie et patrimoine, 2015, p. 277-290. Retour au texte

59 Maurizio Sannibale, « Riti, simboli e religione. Le aristocrazie etrusche e la comunità dei vivi oltre la vita », dans id. et Alessandro Mandolesi (dir.), Etruschi. L’ideale eroico e il vino lucente, cat. exp. (Asti, Palazzo Mazzetti, 2012), Milan, Electa, 2012, p. 87-101, ici p. 88. Retour au texte

60 Sur cet aspect et sur le rôle actif des artisans dans ces échanges, voir Esposito, « Nuovi spunti sulla mobilità artigianale fra Greci e Etruschi ». Retour au texte

Illustrations

  • 1. Exékias, amphore représentant Achille et Ajax jouant aux dés (détail), vers 540-530 avant J.-C., céramique à figures noires, Rome, Musei Vaticani (16757).

    1. Exékias, amphore représentant Achille et Ajax jouant aux dés (détail), vers 540-530 avant J.-C., céramique à figures noires, Rome, Musei Vaticani (16757).

    © Jakob Bådagård (CC-BY).

  • 2. Achille et Ajax jouant à un jeu de plateau, d’après une oenochoé (détail), vers 520-510 avant J.-C., céramique à figures noires, Rome, Museo Etrusco Nazionale di Villa Giulia (50620, anc. coll. Castellati).

    2. Achille et Ajax jouant à un jeu de plateau, d’après une oenochoé (détail), vers 520-510 avant J.-C., céramique à figures noires, Rome, Museo Etrusco Nazionale di Villa Giulia (50620, anc. coll. Castellati).

    © DAO Tony Fouyer.

  • 3. Plateau de jeux à dés provenant d’une tombe attique (viie – début du vie siècle avant J.-C., terre cuite), illustration d’après une figure publiée dans Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts. Abteilung Athen (voir n. 24), 1898, p. 8-9, fig. 9.

    3. Plateau de jeux à dés provenant d’une tombe attique (viie – début du vie siècle avant J.-C., terre cuite), illustration d’après une figure publiée dans Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts. Abteilung Athen (voir n. 24), 1898, p. 8-9, fig. 9.

    © DAO Tony Fouyer.

Citer cet article

Référence papier

Tony Fouyer, « Un thème épique pour la clientèle italique ? », Histoire de l’art, 90 | 2022, 51-60.

Référence électronique

Tony Fouyer, « Un thème épique pour la clientèle italique ? », Histoire de l’art [En ligne], 90 | 2022, mis en ligne le 01 décembre 2023, consulté le 22 mars 2025. URL : https://devisu.inha.fr/histoiredelart/274

Auteur

Tony Fouyer

Docteur en archéologie grecque, Tony Fouyer est chercheur associé à Artehis (UMR 6298) et chargé de cours à l’université de Bourgogne et à l’université de Franche-Comté. Sa thèse de doctorat, dirigée par Daniele Vitali puis Stefan Wirth et Arianna Esposito, portait sur l’étude des œnochoés « rhodiennes » selon trois axes : la production, l’imitation et la circulation. Il s’intéresse, depuis, à la polysémie des images en s’appuyant sur leurs contextes de création comme de réception.

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